mercredi 22 octobre 2008

réflexion

Ma vie est incroyable. La mosaïque de mes douleurs, de mes vides, de mes rencontres, de mes choix, s’assemble et déjà j’en vois l’image fabuleuse de celle que je suis. Ma joie ne saurait être plus grande parce que le chemin parcouru fut court mais chargé et que devant moi s’étale un champs vierge et clair.

Je ne peux saisir les amertumes, les regrets de ceux qui regardent leurs hiers; les miens de toutes les couleurs qu’ils furent m’appartiennent comme chacune des années qui me composent, comme chacune des journées, chaque minute. Ma mère, mes enfants; mes amants, mes amours; mes errances, mes obsessions; mes défauts, mes éclats… L’un dans l’autre je fini aujourd’hui par enfin me comprendre et m’ouvrir. Oh, ce n’est pas une explosion, un feu d’artifice! Ce n’est qu’un lent et délicieux lever de soleil, éclairant l’horizon de sa perspective jusqu’à son zénith lorsque soudain on réalise la clarté et l’absence de toute ombre…

Et pour la première fois depuis toujours, illuminée de chaque pore de ma peau, je prends conscience de ce que je vaux et ce que j’offre. D’avoir eu mal pendant 15 ans m’a fait glisser sans conscience réelle de mes choix pendant les quatre ou cinq années suivantes… D’avoir glissé pendant quatre ou cinq ans m’a donné l’envie d’en grimper les suivantes, œillères bien plantées… D’avoir grimpé sans souffler m’a donné envie de m’asseoir et de regarder. De me regarder. De regarder derrière et au-delà.

Curieusement, je ne crois pas avoir eu tort de vivre… Je n’ai pas eu tort de vouloir glisser, grimper, chercher… Ma jeune vingtaine, essentiellement aveugle, m’a donné un fils, m’a permise de comprendre que j’avais droit à l’erreur, droit à mon corps, droit à mes intérêts… Ma plus tardive vingtaine m’a donné ma fille, ma mère aussi. M’a permise de m’explorer, m’affirmer, me chercher parmi mes sens et maintenant je peux déclarer sans rougir que ma sexualité, vécue jusqu’ici comme une panacée d’intimité et d’amour pétillant, m’a rendue assumée, libre dans ma joie d’être femme et de poser mes ancres là ou j’en ai envie. Et aujourd’hui, dans l’amorce de ma trentaine, je me choisis avant tout. Ma famille, ma carrière, ma liberté, ma joie. Et je sens, aussi fort que si c’était déjà en moi, que celui que j’aimerai, celui qui viendra, aura devant lui celle qui de l’intérieur le comblera. Avec mon sourire en prime. Vous savez quoi? Je le mérite!

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