mercredi 22 octobre 2008

pendant la mission

Deux cent dix soleils se sont levés et couchés
Sept lunes seront mortes puis revenues
Deux fois l'heure aura été changée
Pendant que tu es parti.

Mille heures éveillées malgré la nuit
Trois cent mille secondes sans ton odeur
Cherché huit cent fois ton corps dans notre lit
Durant ton absence.

J'ai rentré les vélos, il neige maintenant
j'ai été seule bien des fois
mais entourée très souvent
Parce que tu es parti.

Les petites ont poussé, mon fils est plus grand que toi
La fée des dents a passé, elles y croient encore
Mais elles savent aussi compter les mois
Depuis que tu n'es pas là.

Ne sois pas triste
j'en ai lu des journaux, j'en ai découpé des milliers
Pour chaque page noircie du sable de ton désert
Pour chaque homme regardant au loin sous ta lumière
Il n'y en avait pas un qui n'était pas toi

Pas un soir sans un reportage sur qui tu es, au loin
Pas une journée sans un appel: « Alors, comment il va? »
Ne sois pas triste j'ai eu du courage
Malgré chaque nuit où l'angoisse rampe jusqu'aux oreillers
Malgré chaque matin sans s'empêcher d'y penser
Pendant que tu dors là-bas.

Tu avais ceux qui veillaient sur toi à coup d'armes
avais celles qui riaient avec moi à coup de larmes
Tu dormais dans le sable et la poussière
Je vengais mots par dessus mots comme une prière
Ces secondes sans ton odeur
Ces minutes sans tes mots
Ces jours sans ton visage
Ces nuits sans tes bras
Ces semaines décomptées
Ces mois écoulés.

Bientôt tu reviendras.

2 commentaires:

  1. j'ai des frissons en lisant cela. ma tite démonne tu aurais pu nous montrer ça avant ;)

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  2. ouffff tu écrit tellement bien..tu as très bien décrit la mission que nous avons vécu tous ensemble..avec ta belle plume tu m'As redonné la fierté d'être conjointe de militaire..

    merci follow xx
    caroli de l'Autre peloton

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